Communiqué de presse, Actualités Jojo Mehta Communiqué de presse, Actualités Jojo Mehta

Des juristes internationaux de haut niveau dévoilent une définition de l'"écocide".

Commandé par la Fondation Stop Ecocideun groupe d'experts composé de 12 juristes de renommée mondiale spécialisés en droit pénal international et en droit de l'environnement vient d'achever six mois de délibérations. Le résultat : une définition juridique de l'"écocide" en tant que 5e crime international potentiel, au même titre que le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression.

Le groupe d'experts mondial chargé de la rédaction présente une proposition de cinquième crime dans le cadre du statut de Rome de la Cour pénale internationale

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À la demande de la fondation Stop Ecocide, un groupe d'experts composé de 12 juristes internationaux de renom spécialisés dans le droit pénal et le droit de l'environnement et originaires du monde entier vient de conclure six mois de délibérations. Le résultat : une définition juridique de l'"écocide" en tant que 5e crime international potentiel, au même titre que le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression.

Le groupe d'experts indépendants pour la définition juridique de l'écocide, présidé par l'avocat et auteur Philippe Sands QC (Royaume-Uni) et par le juriste de l'ONU et ancien procureur Dior Fall Sow (Sénégal), s'est réuni fin 2020 à un moment hautement symbolique, 75 ans après que les termes "génocide" et "crimes contre l'humanité" ont été utilisés pour la première fois à Nuremberg. Le projet a vu le jour en réponse à une demande des parlementaires des partis au pouvoir en Suède.

La définition proposée va maintenant être mise à la disposition des États pour qu'ils l'examinent et sera désormais visible sur le nouveau site web Ecocide Law, un centre de ressources universitaires et juridiques géré conjointement par la Stop Ecocide Foundation et le Promise Institute for Human Rights de la faculté de droit de l'Université de Californie à Los Angeles.

Jojo Mehta, président de la fondation Stop Ecocide et organisateur de la table ronde, a déclaré : "Il s'agit d'un moment historique : "Il s'agit d'un moment historique. Ce groupe d'experts s'est réuni en réponse directe à un appétit politique croissant pour de vraies réponses à la crise climatique et écologique. Le moment est venu : le monde prend conscience du danger qui nous guette si nous continuons sur notre trajectoire actuelle".

Le travail de rédaction, a-t-elle expliqué, "a été de haut niveau, a fait l'objet d'une collaboration et a été alimenté par de nombreux experts ainsi que par une consultation publique comprenant des centaines de points de vue juridiques, économiques, politiques, de jeunes, de croyants et d'autochtones. La définition qui en résulte est bien équilibrée entre ce qui doit être fait concrètement pour protéger les écosystèmes et ce qui sera acceptable pour les États. Elle est concise, s'appuie sur des précédents juridiques solides et s'harmonise bien avec les lois existantes. Les gouvernements la prendront au sérieux et elle offre un outil juridique viable qui répond à un besoin réel et pressant dans le monde.  

Rebecka Le Moine, membre du Parlement suédois, qui a initialement contacté la fondation Stop Ecocide pour lui demander une définition de l'écocide, a déclaré : "La définition de l'écocide n'est pas une simple définition :

"Je me félicite de cette définition, qui rend le terme d'écocide plus concret et plus clair, et qui me permet, en tant qu'homme politique et législateur, de trouver plus facilement un soutien en faveur de la criminalisation de ce crime.

Citations des coprésidents du panel :

Philippe Sands QC, professeur, University College London ; avocat, Matrix Chambers ; auteur, East West Street : On the Origins of Genocide and Crimes against Humanity (UK/France/Maurice) :

Ce fut un privilège de contribuer à ce travail, inspiré par les efforts de Hersch Lauterpacht et Rafael Lemkin qui, en 1945, ont donné au monde les notions de "crimes contre l'humanité" et de "génocide". L'écocide, c'est le droit au service de notre planète, un moyen de faire évoluer les consciences et de mettre l'idée et les idéaux de la justice internationale au service du bien commun. 

Dior Fall Sow, juriste à l'ONU et ancien procureur (Sénégal) :

«C'est le début d'une aventure difficile mais exaltante qui ne devrait se terminer qu'avec l'introduction dans le statut de Rome de ce cinquième crime d'écocide. Osons le faire!»
 

(voir ci-dessous les citations des autres panélistes).

Le soutien à une loi sur l'écocide criminalisant les dommages massifs et la destruction des écosystèmes gagne du terrain dans le monde entier, avec un intérêt marqué de la part de nations insulaires (Vanuatu et Maldives) et d'États européens (France, Belgique, Finlande, Espagne, Luxembourg). Il a été soutenu par des personnalités de premier plan telles que le pape, Greta Thunberg et le Dr Jane Goodall. La Belgique est la première nation européenne à avoir soulevé la question de la criminalisation de l'écocide devant la Cour pénale internationale, et le Parlement européen en a soutenu le principe à plusieurs reprises.

L 'eurodéputée Marie Toussaint, qui s'est donné pour mission de faire progresser la reconnaissance de l'écocide par l'UE, se réjouit : "Après des années et des années de mobilisation et de lutte ininterrompues dans le monde entier, la reconnaissance de l'écocide a gagné en force et en soutien public. Cette reconnaissance est essentielle si nous voulons protéger toutes les formes de vie sur notre planète, ainsi que la paix et les droits de l'homme".

Elle a poursuivi en ces termes "Ce groupe d'experts hautement qualifiés a montré aujourd'hui non seulement que c'est juridiquement possible, mais aussi que nous pouvons avoir une compréhension et des définitions communes au niveau international. Notre rôle, en tant que parlementaires du monde entier, est désormais d'œuvrer à la reconnaissance juridique dans chaque État et de soutenir cet amendement au Statut de Rome. Vous pouvez compter sur moi pour cela ! La justice et la nature l'emporteront !

 Il n'existe actuellement aucun cadre juridique pour traiter de l'écocide au niveau international, et donc aucun système permettant de tenir les décideurs des entreprises et des gouvernements responsables des dommages et des abus environnementaux tels que les marées noires, la déforestation massive, les dommages causés aux océans ou la pollution grave des eaux. L'inscription de l'écocide dans le droit international permettrait à ses auteurs d'être jugés par la Cour pénale internationale ou par toute autre juridiction l'ayant ratifié.

Vous pouvez suivre l'actualité de Stop Ecocide International et le travail de la Fondation Stop Ecocide sur : Twitter, LinkedIn, Facebook et Instagram

****ENDS****

Demandes d'interviews, etc. : press@stopecocide.earth
Site web : www.stopecocide.earth
Commentaire (Stop Ecocide): Jojo Mehta +44 7746 395323 (whatsapp) jojo@stopecocide.earth 


Notes aux rédacteurs

La fondation Stop Ecocide défend et facilite les mesures visant à faire de l'écocide un crime devant la Cour pénale internationale (CPI) afin d'empêcher la dévastation de la nature et de protéger ainsi l'avenir de la vie sur Terre. C'est la seule ONG mondiale qui se consacre exclusivement à cette tâche.

 La Fondation dispose d'un réseau croissant d'équipes de communication dans le monde entier et de sites web en plusieurs langues. Un nombre croissant d'États membres de la CPI (ainsi que le pape et le Parlement européen) ont publiquement exprimé leur intérêt pour un crime international d'écocide.

Ces progrès ont été activement facilités par la campagne narrative de Stop Ecocide ainsi que par de solides collaborations juridiques, diplomatiques et populaires. Le travail de la Fondation se situe à l'intersection de ces trois domaines, ce qui lui confère une position unique pour soutenir et amplifier la conversation mondiale.

Actifs :

Photos du groupe d'experts
Site web sur le droit des écocides - vient d'être lancé : un centre de ressources complet et croissant de matériel académique et juridique, y compris une chronologie historique et des publications relatives à l'écocide.
FAQs

Autres citations de panélistes :

Vice-présidents :
Kate Mackintosh, directrice exécutive, Institut Promise pour les droits de l'homme, faculté de droit de l'UCLA (États-Unis/Royaume-Uni) :

«C'est un moment passionnant pour nous tous, car nous disposons d'une définition pratique de l'écocide qui est à la fois opportune et attendue depuis longtemps. Je pense que ce texte juridiquement solide et crédible peut prendre sa place aux côtés des autres crimes internationaux, et signaler un changement radical dans nos attitudes à l'égard de la protection et de la préservation de notre planète.»

Richard J. Rogers, Associé, Global Diligence ; directeur exécutif, Climate Counsel (Royaume-Uni)

«L'écocide est un droit pénal pour le 21ème siècle. Si l'humanité veut atteindre le 22ème siècle avec la paix et la sécurité, nous devons dompter l'abus environnemental qui sévit sur la terre depuis des centaines d'années.»

Panélistes :

Valérie Cabanes, juriste internationale et experte en droits de l'homme (France) :

«Il faut élargir l'éventail des crimes internationaux les plus graves en reconnaissant un cinquième crime contre la paix et la sécurité de l'humanité : le crime d'écocide. En détruisant les écosystèmes dont nous dépendons, nous détruisons les fondements de notre civilisation et hypothéquons les conditions de vie de toutes les générations futures. Ce n'est pas moins grave que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité, les crimes de génocide ou d'agression. En plus d'être un enjeu majeur de justice socio-environnementale globale, n'est-ce pas finalement la survie de l'espèce humaine qui est en jeu ?»
 

Pablo Fajardo, avocat spécialiste de l'environnement (Équateur) :

«Il est impératif de reconnaître que l'écocide est une menace mondiale et qu'il faut y répondre en conséquence. Nous sommes heureux de faire partie de ce Panel car il a réussi à proposer une formule juridique capable de répondre à ce type de menaces.»

Syeda Rizwana Hasan, directrice de l'Association du droit de l'environnement du Bangladesh (Bangladesh) :

«Dans les pays du Sud, nous assistons à une destruction massive des systèmes naturels au nom du développement, contre laquelle les systèmes juridiques nationaux ne réagissent pas de manière adéquate. Si les forêts ne sont pas protégées, si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites et si l'élévation du niveau de la mer n'est pas empêchée, la prochaine génération devra dessiner différemment les cartes du Bangladesh et des autres pays d'Asie du Sud. Nous devons reconnaître l'écocide dans le droit international, afin de défendre la Terre Mère, la nature et les générations actuelles et futures.»

Charles C Jalloh, professeur à l'Université internationale de Floride/Commission du droit international des Nations unies (Sierra Leone) :

"J'ai été ravi de travailler avec une si grande équipe de spécialistes et de praticiens du droit international au sein de ce groupe d'experts indépendants chargé de définir un nouveau crime d'écocide. Je suis heureux que, malgré la diversité de nos origines et de nos compétences, nous soyons parvenus à une définition consensuelle. J'espère que ce résultat sera utile aux États. Et qu'il pourrait même catalyser un amendement indispensable au Statut de Rome de la Cour pénale internationale pour inclure enfin l'écocide dans la liste des crimes les plus graves qui préoccupent l'ensemble de la communauté internationale".

Rodrigo Lledó, directeur, Fundación Internacional Baltasar Garzón (Chili/Espagne) :

«La générosité intellectuelle des membres du panel a été vraiment surprenante et motivante, et nous a permis de parvenir à une définition équilibrée. J'espère que les États adopteront cette définition comme la leur. Il y a urgence. La destruction de l'environnement de manière massive et irresponsable doit cesser d'être légale au niveau international.»

Tuiloma Neroni Slade, ancien juge de la CPI (Samoa) :

«Les propositions du panel sont fondées sur des principes de droit établis et visent à renforcer la capacité de la CPI à répondre à des questions de la plus haute gravité pour la communauté internationale. Ce fut un privilège particulier de prendre part au travail d'un panel international aussi engagé et distingué.»

Christina Voigt, Professeur, Université d'Oslo (Norvège) :

«La définition est un outil auquel nous avons appliqué notre expertise collective, convaincus que la destruction grave de l'environnement doit être mise sur un pied d'égalité avec les autres crimes internationaux. C'est un outil dont nous ne pouvons qu'espérer que les gouvernements le trouveront utile dans leurs délibérations futures.»

Alex Whiting, ancien coordinateur des poursuites de la Cour pénale internationale ; professeur à la Harvard Law School (États-Unis) :

Définir le crime est une première étape sur la voie de la discussion, du débat et, un jour, de la ratification. Nous espérons que ce processus incitera les États à réfléchir à la manière d'utiliser le droit pénal international pour cibler les crimes environnementaux les plus graves, tout en déployant le droit pénal et réglementaire national pour traiter un large éventail de préjudices environnementaux qui menacent notre planète.»


La Stop Ecocide Foundation est une fondation enregistrée aux Pays-Bas avec le statut d'association caritative (ANBI). Adresse du siège social : Nieuwe Herengracht 18, 1018DP, Amsterdam. Adresse postale : Postbus 601, 1180 AP Amstelveen. Numéro d'enregistrement de la fondation : 76532054.

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Le Parlement européen vote pour que la loi sur l'écocide soit prise au sérieux

Cette semaine, au Parlement européen, le mouvement visant à criminaliser les dommages massifs et la destruction de la nature, ou "écocide", a fait un bond en avant grâce à des votes très favorables sur deux rapports clés.

Deux rapports adoptés cette semaine soutiennent la criminalisation de l'"écocide" aux niveaux européen et international 


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Cette semaine, au Parlement européen, le mouvement visant à criminaliser les dommages massifs et la destruction de la nature, ou "écocide", a fait un bond en avant grâce à des votes très favorables sur deux rapports clés.  

L'une d'entre elles, émanant de la commission des affaires juridiques et portant sur la responsabilité des entreprises pour les dommages causés à l'environnement, invitait la Commission européenne à "étudier la pertinence de l'écocide pour la législation et la diplomatie de l'UE" (paragraphe 12). Il s'agit là d'une étape importante, défendue depuis longtemps par l'eurodéputée Marie Toussaint (Verts/ALE, ci-dessus à droite), qui coordonne l'Ecocide Alliance, une alliance internationale de parlementaires en faveur de la reconnaissance de l'écocide. Cette décision intervient peu de temps après que le prestigieux European Law Institute a approuvé un projet visant à élaborer un modèle de loi sur les écocides susceptible d'être appliqué dans l'Union européenne.

"L'Union européenne doit tenir sa promesse d'être un leader mondial en matière de justice et de protection du monde vivant", a déclaré Mme Toussaint. "Nous avons travaillé sans relâche pour que l'écocide soit discuté et adopté. Le moment est venu de le condamner comme un crime grave".

Elle poursuit : "Il faudra peut-être un certain temps pour obtenir une reconnaissance concrète dans le droit européen, mais nous ne laisserons pas cette demande du Parlement passer inaperçue. La Commission européenne et tous les dirigeants européens doivent agir - et nous nous en assurerons".

Dans le même temps, un autre rapport de la commission des affaires étrangères sur les effets du changement climatique sur les droits de l'homme et le rôle des défenseurs de l'environnement en la matière a décidé d'encourager "l'UE et ses États membres à prendre une initiative audacieuse ... pour ouvrir la voie, au sein de la Cour pénale internationale (CPI), à de nouvelles négociations entre les parties en vue de reconnaître l'"écocide" comme un crime international en vertu du Statut de Rome" (paragraphe 11). Cette approche de la criminalisation de l'écocide est précisément celle poursuivie par Stop Ecocide International, la campagne mondiale cofondée par Jojo Mehta (ci-dessus à gauche) et l'avocate britannique visionnaire feu Polly Higgins. 

"Il est extrêmement encourageant de voir le Parlement européen prendre l'écocide au sérieux", a déclaré M. Mehta. "Les hommes politiques du monde entier se rendent compte que nous courons collectivement à la catastrophe si nous ne changeons pas rapidement de cap. Une mesure de dissuasion applicable, telle que le droit pénal, peut nous permettre de changer de cap. Un crime d'écocide créerait un garde-fou pour les pratiques des entreprises et donnerait aux gouvernements les moyens de mieux faire appliquer les lois existantes. Il est grand temps de le faire. 

M. Mehta est le président du groupe d'experts indépendants pour la définition juridique de l'écocide, chargé par la fondation Stop Ecocide de rédiger un amendement au statut de Rome de la Cour pénale internationale afin d'y inclure le crime d'écocide. Ce groupe a été constitué en réponse à une demande formulée l'année dernière par des parlementaires suédois.  

Le soutien à une loi sur l'écocide criminalisant les dommages massifs et la destruction des écosystèmes gagne du terrain dans le monde entier, avec un intérêt marqué de la part de nations insulaires (Vanuatu et Maldives) et d'États européens (France, Belgique, Finlande, Espagne, Luxembourg). Il a été soutenu par des personnalités de premier plan telles que le pape, Greta Thunberg et le Dr Jane Goodall. La Belgique est la première nation européenne à avoir soulevé la question de la criminalisation de l'écocide devant la Cour pénale internationale.

Il n'existe actuellement aucun cadre juridique pour traiter de l'écocide au niveau international, et donc aucun système permettant de tenir les décideurs des entreprises et des gouvernements responsables des dommages et des abus environnementaux tels que les marées noires, la déforestation massive, les dommages causés aux océans ou la pollution grave des eaux. L'inscription de l'écocide dans le droit international permettrait à ses auteurs d'être jugés par la Cour pénale internationale ou par toute autre juridiction l'ayant ratifié.

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Notes de l'éditeur :

Stop Ecocide, cofondée en 2017 par l'avocate et pionnière du droit feu Polly Higgins et l'actuel directeur exécutif Jojo Mehta, promeut et facilite les démarches visant à faire de l'écocide un crime devant la Cour pénale internationale (CPI) afin d'empêcher la dévastation de la nature et de protéger ainsi l'avenir de la vie sur Terre. C'est la seule ONG mondiale qui se consacre exclusivement à cette tâche.

Stop Ecocide International dispose d'un réseau en expansion d'équipes de communication dans le monde entier et de sites web en plusieurs langues. Un nombre croissant d' États membres de la CPI (ainsi que le pape et l'UE) ont publiquement exprimé leur intérêt pour un crime international d'écocide.

Ces progrès ont été réalisés grâce à la campagne narrative de Stop Ecocide et à de solides collaborations juridiques, diplomatiques et locales. Le travail se situe à l'intersection de ces trois domaines, ce qui lui permet d'influencer et d' amplifier la conversation mondiale.

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Le Parlement européen appelle à soutenir l'idée de faire de l'écocide un crime international

Le Parlement européen appelle à soutenir l'idée de faire de l'écocide un crime international

tandis qu'une consultation publique est lancée sur la définition juridique


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Dans un amendement à son rapport sur les droits de l'homme et la démocratie dans le monde 2019, le Parlement européen a voté pour exhorter "l'UE et les États membres à promouvoir la reconnaissance de l'écocide en tant que crime international en vertu du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI)".  

L'amendement a été soumis par l'eurodéputée Salima Yenbou (Verts/ALE - photo ci-dessus). Il souligne l'interdépendance entre le bien-être de l'homme et celui des écosystèmes et soutient les efforts internationaux visant à lutter contre les crimes contre l'environnement*.  

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L'eurodéputée Marie Toussaint, qui milite depuis longtemps pour la reconnaissance de l'écocide par l'Union européenne, a déclaré : "Il s'agit d'une véritable victoire : "Il s'agit d'une véritable victoire, d'un premier pas important vers la reconnaissance de l'écocide par l'Union européenne. Les États membres doivent maintenant s'exprimer devant la CPI et sur la scène internationale. Le changement climatique s'accélère, la perte de biodiversité conduit à des pandémies planétaires, la mer monte : avançons vite !".

Cette nouvelle intervient au moment même où une consultation publique est lancée, invitant les États parties, les particuliers, les groupes, les organisations, les entreprises et les institutions à contribuer au processus de rédaction d'une définition juridique de l'"écocide", terme largement utilisé pour désigner les dommages massifs et la destruction des écosystèmes. 

La définition juridique est élaborée par un groupe indépendant d'éminents juristes spécialisés en droit pénal international et en droit de l'environnement, réuni par la fondation Stop Ecocide à la demande des parlementaires des partis au pouvoir en Suède. Le groupe a pour mission de rédiger une définition solide qui pourra être présentée précisément dans le but décrit dans le rapport amendé du Parlement européen : ajouter l'écocide à la liste des crimes du Statut de Rome. Ces crimes sont actuellement le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et le crime d'agression.

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Jojo Mehta, président de la fondation Stop Ecocide, déclare : "Ce vote du Parlement européen est extrêmement encourageant. Le monde politique s'éveille rapidement à ce que les scientifiques nous disent depuis des décennies et le monde indigène depuis des siècles : l'humanité ne peut pas détruire le monde naturel en toute impunité. Il y a des conséquences. Nous savons maintenant que des points de basculement sont en train d'être franchis et que nous avons peu de temps pour agir. En faisant de l'écocide un crime, nous reconnaissons cette réalité et fournissons un garde-fou pratique pour empêcher les pires excès de dommages qui poussent les systèmes de maintien de la vie de la Terre vers leur point de rupture.

L'élaboration d'une définition juridique, en consultation avec des experts et avec les États parties, est la clé du succès de cette voie juridique, explique M. Mehta.

"Notre Fondation sollicite la contribution de personnalités respectées dans plusieurs domaines afin de fournir une toile de fond complète au processus de rédaction. Outre les rapports scientifiques de base, nous invitons les leaders indigènes à nous faire part de leurs commentaires. des leaders autochtones, dont les voix sont indispensables dans la mesure où 80 % de la biodiversité de la Terre est gérée par des communautés autochtones. Les chefs religieux, les jeunes et les entreprises du secteur de la durabilité sont également sollicités. La consultation publique est un élément fondamental de ce processus de collecte de connaissances".

M. Mehta ajoute : "Les États parties au Statut de Rome sont également consultés : "Les États parties au Statut de Rome sont également consultés. La demande publique et politique en faveur d'une législation sur l'écocide croît rapidement et il convient de solliciter l'avis des gouvernements, car ce sont les États parties qui, en fin de compte, feront progresser cet ajout crucial à la liste des crimes internationaux."


Notes de la rédaction :

Amendement du PE

*Cet amendement a été voté le 20 janvier 2021 par la session plénière du PE (340/323/17). Le rapport complet a ensuite été adopté (459/62/163).

Texte complet de l'amendement :

12. souligne que la biodiversité et les droits de l'homme sont liés et interdépendants, et rappelle les obligations des États en matière de droits de l'homme de protéger la biodiversité dont dépendent ces droits, notamment en prévoyant la participation des citoyens aux décisions relatives à la biodiversité et en assurant l'accès à des recours efficaces en cas de perte et de dégradation de la biodiversité ; exprime son soutien aux efforts normatifs naissants au niveau international en ce qui concerne les crimes environnementaux ; à cet égard, encourage l'UE et les États membres à promouvoir la reconnaissance de l'écocide en tant que crime international dans le cadre du statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) ;

Soutien de l'État à la criminalisation de l'écocide

Les États soutiennent de plus en plus la démarche visant à faire de l'écocide un crime international : en décembre 2019, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; début 2020, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; en juin, le président français Macron a promis de le défendre sur la scène internationale. Le pape François a également déclaré qu'il pensait que l'écocide devrait être ajouté à la liste des crimes internationaux (novembre 2019) ; il a reçu Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de Stop Ecocide, en audience en septembre 2020. Deux motions sur l'écocide ont été soumises au parlement suédois, l'une du Parti de gauche et l'autre des Verts/sociaux-démocrates. En octobre, le nouveau gouvernement belge s'est engagé à "prendre des mesures diplomatiques pour mettre fin au crime d'écocide" et, en décembre, la Belgique est devenue le premier pays européen à soulever la question devant la CPI. Toujours en décembre, le ministre finlandais des affaires étrangères a déclaré soutenir l' appel de Vanuatu et des Maldives en faveur d'un débat sérieux sur l'écocide. En Espagne, la commission parlementaire des affaires étrangères a présenté une résolution au gouvernement l'invitant à examiner les possibilités de légiférer sur l'écocide au niveau national et international.

 

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le gouvernement francais trahit les demandes de l'assemblee des citoyens

Le gouvernement français trahit les demandes de l'assemblée citoyenne en utilisant le terme "écocide" de manière trompeuse

Le gouvernement français trahit les demandes de l'assemblée citoyenne en utilisant faiblement le terme "écocide".

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Dans un geste inattendu, le gouvernement français a annoncé hier la création d'un nouveau délit d'"écocide" qui semble n'être rien d'autre qu'une application plus stricte des obligations environnementales prévues par la législation existante. Les ministres du gouvernement affirment qu'il s'agit d'une réponse adéquate aux propositions soumises par laConvention Citoyenne pour le Climat au début de l'année.
Cette utilisation du terme est loin de correspondre à ce que le président Macron a laissé entendre dans sa déclaration de soutien en juin, lorsqu'il a promis de défendre la reconnaissance de l'écocide au niveau international, et elle n'aborde pas non plus le cadre plus large des limites planétaires, comme le préconise fortement la Convention.

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Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de la fondation Stop Ecocide et membre du groupe d'experts indépendants pour la définition juridique de l'écocide, devait discuter aujourd'hui de l'évolution de la question de l'inclusion de l'écocide dans le code pénal français, avec des représentants du gouvernement et de la Commission des crimes contre l'humanité (CCC). Elle s'est indignée de l'annonce préventive d'hier.

"Je suis profondément déçu par l'annonce du gouvernement français concernant une loi sur l'écocide. Ce crime contre la sécurité planétaire, dont la reconnaissance a été demandée par l'Assemblée citoyenne pour le climat dans des termes qui font écho à la campagne menée par la Fondation Stop Ecocide, est relégué au rang des crimes environnementaux existants. 

"Les crimes d'écocide devraient désigner des actes de l'ampleur des crimes contre l'humanité ou des génocides, car la destruction de l'équilibre écologique de la Terre menace la survie même de toutes les populations, humaines et non humaines. Le gouvernement français a bien fait de se conformer enfin à la directive de l'Union européenne de 2008 sur la protection de l'environnement par le droit pénal. Mais en aucun cas il ne reconnaît ici un nouveau crime contre la paix et la sécurité humaine qui lui permettrait de s'engager dans une voie responsable de protection des grands écosystèmes de la planète. 

Utiliser le terme "écocide" tout en le vidant de sa substance est un mauvais tour à jouer aux citoyens, en leur donnant l'illusion qu'ils ont obtenu ce qu'ils voulaient".

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Jojo Mehta, président de la fondation Stop Ecocide, est d'accord : "Nous venons de réunir un groupe de rédaction juridique de classe mondiale composé de juristes et de juges spécialisés dans le droit pénal international, afin d'étudier la définition de l'"écocide" en tant que crime international susceptible d'être ajouté au Statut de Rome. Cette définition vise à lutter contre les pires excès en matière de dommages et de destruction de l'environnement : des actes qui menacent les écosystèmes dont dépendent l'humanité et la vie sur Terre.

"Si, bien sûr, toute application des lois environnementales est la bienvenue, cette proposition d'utilisation du terme 'écocide' par le gouvernement français ne va certainement pas faire ce travail, ni encourager les contrevenants à prendre le terme au sérieux. En effet, elle ne reflète pas ce que le président Macron lui-même a décrit lorsqu'il a affirmé devant l'Assemblée citoyenne sur le climat cet été que nous devons "veiller à ce que ce terme soit inscrit dans le droit international afin que les dirigeants ... soient responsables devant la Cour pénale internationale". La répression de quelques infractions en matière de pollution et l'imposition d'amendes n'ont rien à voir avec cette échelle.

"Cela dit, le gouvernement français est l'un des premiers à discuter sérieusement de ce terme, et nous l'en félicitons. Nous sommes convaincus que le rapport du groupe de rédaction indépendant suscitera beaucoup d'intérêt en France lorsqu'il présentera, dans quelques mois, une définition juridique solide du terme "écocide". 


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des juristes internationaux de haut niveau vont rédiger une définition de l'écocide

Des juristes internationaux de haut niveau vont rédiger une définition de l'"écocide".


Des juristes internationaux de haut niveau vont rédiger une définition de l'"écocide". 

75 ans après les crimes contre l'humanité et les génocides inventés à Nuremberg 

 
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L'avocat international Philippe Sands QC et la juge internationale Florence Mumba* vont coprésider un groupe d'experts chargé de rédiger une définition juridique de l'"écocide" en tant que crime international potentiel qui pourrait être associé aux crimes de guerre, aux génocides et aux crimes contre l'humanité. Le groupe d'experts, dont les travaux préparatoires débutent ce mois-ci et qui devrait rédiger la définition au cours des premiers mois de 2021, a été convoqué par la fondation Stop Ecocide à la demande des parlementaires intéressés des partis au pouvoir en Suède.

Le concept de criminalisation des dommages massifs et de la destruction des écosystèmes ou "écocide" au niveau mondial n'a cessé de gagner du terrain ces derniers mois, depuis que les petits États insulaires que sont le Vanuatu et les Maldives ont demandé qu'il soit "sérieusement examiné" lors de l'Assemblée annuelle des États parties de la Cour pénale internationale, en décembre dernier. Le président français Macron a activement promis de défendre l'idée et le gouvernement belge nouvellement formé s'est engagé à mener une action diplomatique pour la soutenir. Désormais, une liste impressionnante de grands juristes internationaux et environnementaux va s'attaquer à la meilleure façon de le définir.

Le moment est bien choisi. Le 20 novembre marque exactement les 75 ans de l'ouverture du procès de Nuremberg des officiers nazis de haut rang en 1945, et Philippe Sands QC, coprésident du groupe de rédaction sur l'écocide, sera l'un des orateurs lors d'une cérémonie qui se tiendra dans l'historique salle d'audience 600 de Nuremberg, où se sont déroulés les procès. Le livre primé de M. Sands, East West Street, retrace les origines des termes "crimes contre l'humanité" et "génocide", utilisés pour la première fois dans cette même salle d'audience, ainsi que les avocats qui les ont utilisés. L'histoire se mêle à celle de la famille de Sands, car ces avocats (Hersch Lauterpacht et Rafael Lemkin respectivement) ont étudié dans la ville natale du grand-père juif de Sands. Aujourd'hui, le choix de carrière et la spécialisation de M. Sands dans le droit international public et environnemental le ramènent à la définition d'un nouveau crime international - l'écocide - dans le contexte d'une nouvelle menace mondiale : la crise du climat et de la biodiversité.  

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Il y a soixante-quinze ans, les termes "crimes contre l'humanité" et "génocide" ont été prononcés pour la première fois dans la salle d'audience 600 de Nuremberg. J'espère que ce groupe pourra s'appuyer sur l'expérience acquise depuis ce jour pour élaborer une définition pratique, efficace et durable, susceptible d'attirer le soutien nécessaire à la modification du statut de la Cour pénale internationale (CPI). C'est un privilège de travailler avec un groupe aussi fin et représentatif, dans l'ombre et l'esprit de ceux qui nous ont donné les termes 'crimes contre l'humanité' et 'génocide', Hersch Lauterpacht et Rafael Lemkin".

M. Sands est rejoint au sein du groupe de rédaction par une liste de juges et d'avocats de poids. La coprésidente, la juge Florence Mumba, est juge aux CETC (Tribunal des Khmers rouges) et ancienne juge à la Cour suprême de Zambie. "Je suis honorée de participer. Un crime international d'écocide peut être important dans la mesure où la responsabilité des individus et des États peut être réglementée afin de parvenir à un équilibre pour la survie de l'humanité et de la nature", suggère Mme Mumba.

Jojo Mehta, président de la fondation Stop Ecocide, qui a commandé les travaux du groupe d'experts, explique l'importance du projet : Au fil des ans, des définitions du terme "écocide" ont été élaborées et le concept général, à savoir la destruction massive des écosystèmes, est relativement bien compris. Cependant, lorsque les parlementaires d'un certain nombre de pays, des États européens aux îles du Pacifique, examineront cette définition à la lumière d'une éventuelle proposition à la CPI, le texte qui émergera au cours des prochains mois devra être à la fois clair et solide sur le plan juridique. Il est essentiel que le groupe de rédaction dispose d'une expertise juridique approfondie et d'une large perspective géographique.

Elle est ravie de la composition du panel : "Nous ne pourrions être plus heureux du niveau d'expertise que ce projet a attiré. Il montre que le monde juridique reconnaît que l'écocide peut, et peut-être doit, être considéré comme l'un des crimes les plus graves qui touchent l'humanité dans son ensemble, au même titre que le génocide et les crimes contre l'humanité. C'est un honneur de travailler avec ces juges et ces avocats, et c'est un moment extraordinaire que de lancer le projet au moment où l'on se souvient des premiers procès internationaux à Nuremberg".

Panélistes et commentaires :

Le panel comprend également Tuiloma Neroni Slade , ancien juge de la CPI, originaire de Samoa, dans le Pacifique, où les États insulaires ressentent déjà les effets du changement climatique sous la forme d'une élévation du niveau des mers et de phénomènes météorologiques extrêmes, et Pablo Fajardo, l'avocat équatorien primé qui a attaqué Chevron pour pollution pétrolière massive dans la forêt tropicale amazonienne. Fajardo explique : "Je vis en Amazonie équatorienne. D'ici, je suis témoin de la manière dont des crimes sont commis quotidiennement contre la nature, contre la vie. Ces crimes font des ravages dans l'humanité, ils ne restent pas confinés à l'Équateur... et ils restent impunis en raison du grand vide juridique qui existe à l'échelle mondiale."

Le professeur Christina Voigt (Université d'Oslo), présidente du groupe de spécialistes du changement climatique de la Commission mondiale du droit de l'environnement de l'UICN et membre du groupe de travail de l'UICN sur le changement climatique, voit dans ce nouveau délit un moyen de dissuasion potentiel : "Nous assistons à la fois à une destruction systémique, généralisée et délibérée de l'environnement, sans conséquences évidentes. Le fait d'établir qu'à partir d'un certain seuil de gravité, de telles actions ou omissions constituent des crimes pourrait non seulement permettre de traduire les responsables en justice, mais aussi, ce qui est plus important, d'empêcher la poursuite de la destruction".

Richard J. Rogers, avocat pénaliste international, associé fondateur de Global Diligence LLP, directeur exécutif de Climate Counsel et co-président adjoint du panel, esquisse le défi que représente l'élaboration d'une définition : "D'une part, tout nouveau crime doit tenter de répondre aux pires violations commises à l'encontre de l'environnement naturel ou des systèmes atmosphériques. D'autre part, il doit satisfaire aux normes fondamentales du droit pénal, notamment la certitude juridique et le lien de causalité".

Rodrigo Lledó est directeur de la fondation internationale FIBGAR du célèbre avocat pénaliste Baltasar Garzón. Il souhaite "contribuer à l'élaboration d'une définition très cohérente de l'écocide, applicable par n'importe quel juge... Quiconque exerce une activité qui crée un risque élevé de causer de graves dommages à la nature doit prendre des précautions adéquates, et si ce n'est pas le cas, la personne doit être tenue pour responsable".

Soutien croissant de l'État

Les États soutiennent de plus en plus la démarche visant à faire de l'écocide un crime international : en décembre dernier, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; en juin, le président français Macron a promis de se faire le champion de cette cause sur la scène internationale. Le pape François a également déclaré qu'il pensait que l'écocide devrait être ajouté à la liste des crimes internationaux ; il a récemment reçu en audience Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de Stop Ecocide. Le mois dernier, le nouveau gouvernement belge s'est engagé à "prendre des mesures diplomatiques pour mettre fin au crime d'écocide", et deux motions sur l'écocide ont récemment été soumises au parlement suédois, l'une par le Parti de gauche et l'autre par les Verts/Social-démocrates.


Détails du panneau de rédaction complet :

Co-présidents

Philippe Sands QC (UK/France), Matrix Chambers / UCL

Justice Florence Mumba (Zambie), juge international, Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens, ancienne juge de la Cour suprême de Zambie

Co-députés

Kate Mackintosh (UK/USA), directrice exécutive, Promise Institute, UCLA 

Richard J. Rogers (Royaume-Uni), associé fondateur de Global Diligence LLP, directeur exécutif de Climate Counsel

Membres du panel

Rodrigo Lledó (Chili), directeur de la Fondation internationale FIBGAR de Baltasar Garzon (Espagne)

Juge Tuiloma Neroni Slade (Samoa), ancien juge de la CPI

Syeda Rizwana Hasan (Bangladesh), directrice de l'Association du droit de l'environnement du Bangladesh

Prof Charles Jalloh (Sierra Leone), Florida International University / Int. Commission du droit

Valérie Cabanes (France), juriste internationale et experte en droits de l'homme 

Pablo Fajardo (Équateur), avocat principal dans l'affaire Chevron, lauréat du prix Goldman et du CNN Hero Award

Christina Voigt (Norvège), experte en droit climatique, Univ. d'Oslo

Alex Whiting (États-Unis), ancien coordinateur des poursuites de la CPI, professeur de pratique à la Harvard Law School

Coordinateur
Jojo Mehta, président de la Stop Ecocide Foundation


*Dior Fall Sow remplace Florence Mumba qui a dû se retirer du panel en décembre 2020 pour des raisons personnelles. Pour en savoir plus , cliquez ici


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La Suède discute d'une loi sur l'écocide

La Suède discute d'une loi sur l'écocide - les sociaux-démocrates, les Verts et le Parti de gauche déposent des motions

Les sociaux-démocrates, les Verts et le Parti de gauche déposent des motions

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La Suède est le dernier État européen en date à débattre cette année de la criminalisation de l'écocide (destruction massive de la nature). Deux motions distinctes ont été soumises au parlement suédois par trois partis politiques.

La motion du Parti de Gauche, présentée par la députée Elin Segerlind et ses collègues, déclare : "La Suède devrait, au sein des Nations unies et de l'Union européenne, agir pour mettre à jour le cadre juridique afin qu'il devienne un outil puissant pour interdire les crimes contre la nature (écocide). La Suède devrait, au sein de l'ONU et de l'UE, agir pour mettre à jour le cadre juridique afin qu'il devienne un outil puissant pour interdire les crimes contre la nature (écocide) en incluant l'écocide dans le Statut de Rome".

La motion des Verts/sociaux-démocrates, présentée par la députée Rebecka Le Moine et ses collègues pour les Verts et Magnus Manhammar pour les sociaux-démocrates, a rappelé que "tous les pays qui ont signé le Statut de Rome ont le pouvoir de proposer un amendement" : "Tous les pays qui ont signé le Statut de Rome ont le pouvoir de proposer un amendement. La Suède devrait prendre l'initiative avec les autres Etats qui ont exprimé leur intérêt. Bouclons le cercle qu'Olof Palme a entamé et lançons le processus vers une loi internationale sur l'écocide".

Les deux motions font référence à l'histoire particulière de la Suède en la matière : Olof Palme a été le premier chef d'État à qualifier la destruction massive de la nature d '"écocide" (lors de la conférence des Nations unies sur l'environnement qui s'est tenue à Stockholm en 1972) et à déclarer qu'elle "exige une attention internationale urgente".

Près de 50 ans plus tard, les deux motions parlementaires soulignent que ceux qui souffrent le plus de l'écocide sont souvent les moins responsables de sa création : "Une loi internationale sur l'écocide est particulièrement urgente pour les pays pauvres qui sont vulnérables sur le plan socio-économique, car cela implique souvent une législation environnementale faible. Ce sont ces pays, dont les populations contribuent le moins au problème, qui sont le plus durement touchés par les côtés sombres de la mondialisation tels que l'exploitation et la pollution" (Verts/sociaux-démocrates).

La semaine dernière, alors que sa motion était déposée, Mme Le Moine a organisé une réunion dans le bâtiment du parlement suédois, rassemblant des délégués des nations autochtones et des jeunes militants, des députés et des représentants de Stop Ecocide International et End Ecocide Sweden, afin de discuter de la crise écologique mondiale, de ses origines colonialistes et de la manière dont la loi sur l'écocide peut contribuer à rétablir l'harmonie avec la nature.

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Jojo Mehta, cofondateur de Stop Ecocide International et président de la Fondation Stop Ecocide, a déclaré : "Ce fut un immense privilège de dialoguer avec cette remarquable assemblée. La loi sur l'écocide a une résonance particulière dans le contexte de la sagesse indigène. Elle renvoie à une loi universelle de réciprocité qui est profondément comprise par les peuples originels du monde. Si vous portez atteinte à notre mère la Terre, vous en subirez les conséquences. C'est tout simplement un fait, dont nous sommes aujourd'hui les témoins tragiques à l'échelle mondiale. Il est grand temps que notre système juridique reconnaisse et reflète cette réalité, et il est tout à fait approprié que la Suède reprenne le flambeau de l'ancien premier ministre Olof Palme pour en discuter".

VIDEO (2 mins) : Mother Earth Delegation and Stop Ecocide at the Swedish Parliament (Jojo Mehta présente la réunion au Parlement suédois avec des aînés, des jeunes et des députés)

Un groupe d'experts doit élaborer une définition de l'écocide

Un groupe d'experts en droit pénal international, conseillé par d'éminents scientifiques spécialistes du climat et de l'environnement, est actuellement réuni par la fondation Stop Ecocide en réponse à des demandes de parlementaires. Le groupe a pour mission de rédiger une définition juridiquement solide qui pourra être proposée à la Cour pénale internationale par les États intéressés.  

Les États soutiennent de plus en plus la démarche visant à faire de l'écocide un crime international : en décembre dernier, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; en juin, le président français Macron a promis de se faire le champion de cette cause sur la scène internationale. Le pape François a également déclaré qu'il pensait que l'écocide devrait être ajouté à la liste des crimes internationaux ; il a récemment reçu en audience Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de Stop Ecocide. Le mois dernier, le nouveau gouvernement belge s'est engagé à "prendre des mesures diplomatiques pour mettre fin au crime d'écocide".


Crédits photos : Magnus Åkerlind

Crédits vidéo : Tommy Gärdh, Visionary Films Stockholm

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"le droit pénal à la rescousse

La Belgique s'engage à prendre des mesures diplomatiques pour mettre fin au crime d'écocide

La Belgique s'engage à prendre des mesures diplomatiques pour mettre fin au crime d'écocide

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Après de longues délibérations (493 jours) à la suite des élections de l'année dernière, le gouvernement de coalition à Bruxelles a enfin atteint sa forme définitive et a son programme pour les quatre prochaines années pour les quatre prochaines années. Parmi les engagements pris par le gouvernement, il est important de souligner la reconnaissance d'un crime d'écocide, tant au niveau international que dans la législation nationale.  

Faisant écho à la déclaration du président français Emmanuel Macron en juin dernier, le nouveau gouvernement s'est engagé, concernant le droit interne, à ce que "des experts soient appelés à donner leur avis sur l'inscription de l'écocide dans le nouveau code pénal " [p50 para1]. Au niveau international, le gouvernement s'est fermement engagé à "mener des recherches et à prendre des initiatives diplomatiques visant à mettre un terme au crime d'écocide, c'est-à-dire à la destruction consciente des écosystèmes " [p79 para 5].

Ces engagements font suite à la proposition du député écologiste Samuel Cogolati en juillet dernier. Samuel Cogolati en juillet que le gouvernement soutienne l'initiative du Vanuatu et des Maldives, qui ont tous deux demandé l'année dernière que l'on envisage sérieusement de modifier le statut de Rome de la Cour pénale internationale afin d'y inclure l'écocide. M. Cogolati (photo) se réjouit de l'engagement du gouvernement, soulignant l'urgence de la situation mondiale : "Nous devons protéger la nature et les générations futures par des moyens beaucoup plus forts et plus applicables... Parce que sans eau, sans forêts, sans air pur, nous ne pouvons pas survivre sur Terre. La planète est notre maison commune. Il est temps que le droit pénal vienne d'urgence à la rescousse".

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Jojo Mehtacofondateur de Stop Ecocide International et présidente de la fondation Stop Ecocide, a déclaré : "Il s'agit d'une nouvelle extrêmement encourageante et opportune : "Il s'agit d'une nouvelle extrêmement encourageante et opportune. Les États se rendent compte qu'il est nécessaire d'adopter des mesures de dissuasion applicables contre la destruction massive des écosystèmes, et le fait de considérer l'écocide comme un crime international donnerait également un poids réel à la Engagement des dirigeants en faveur de la nature signé par plus de 70 chefs d'État en début de semaine".

Un groupe d'experts doit élaborer une définition de l'écocide

Qu'entend-on exactement par "écocide" ? explique M. Mehta : " Bien que notre définition de travail concerne essentiellement les dommages massifs et la destruction des écosystèmes, commis en connaissance de cause, un groupe d'experts en droit pénal international, conseillé par d'éminents scientifiques spécialistes du climat et de l'environnement, est actuellement convoqué par la fondation Stop Ecocide. Le groupe a pour mission de rédiger une définition claire et juridiquement solide qui pourra être proposée par les États à la Cour pénale internationale. La liste complète des membres du groupe sera communiquée en temps utile".

Les États soutiennent de plus en plus l'idée de faire de l'écocide un crime international : en décembre dernier, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que l'on envisage sérieusement de criminaliser l'écocide. ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement pris en considération lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a demandé à la Suède de prendre l'initiative de proposer ce crime. a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposeren juin, le président français Macron a promis de s'en faire le champion. a promis de le défendre sur la scène internationale. Le pape François a également déclaré qu'il pensait que l'écocide devrait être ajouté à la liste des crimes internationaux ; il a reçu Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de Stop Ecocide, pour une Valérie Cabanes, membre du conseil consultatif de Stop Ecocide, lors d'une audience récente.


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une audience avec le pape francis

Valérie Cabanes, membre du comité consultatif de Stop Ecocide, s'entretiendra avec le Pape François sur le thème de l'écocide

Valérie Cabanes, membre du comité consultatif de Stop Ecocide, s'entretiendra avec le Pape François sur le thème de l'écocide

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Valérie Cabanes, avocate spécialisée dans le droit des écocides et membre du conseil consultatif de Conseil consultatif de Stop EcocideValérie Cabanes, invitée dans le cadre d'une éco-délégation française spéciale comprenant l'auteur Pablo Servigne, le scientifique jésuite Gaël Giraud et l'actrice Juliette Binoche, sera reçue en audience par le Pape François ce jeudi 3 septembre au Vatican. Mme Cabanes présentera une demande de Stop Ecocide exhortant le Pape à s'appuyer sur son appel de 2019 pour la reconnaissance de l'écocide. appel de 2019 pour la reconnaissance de l'écocide comme une "cinquième catégorie de crimes contre la paix".

Le pape François a donné une nouvelle orientation à l'Église catholique en 2015 avec son encyclique Laudato Sí, un document papal publié en neuf langues qui souligne que le réchauffement climatique et la destruction de l'environnement vont de pair avec un développement irresponsable, le consumérisme et une culture du jetable qui ne tient pas compte de l'interconnexion de toute la création.  

En novembre dernier, dans un discours prononcé devant l'Association internationale de droit pénal, le pape a explicitement demandé que l'écocide devienne une "cinquième catégorie de crimes contre la paix" à la Cour pénale internationale, ce qui est précisément ce que préconise la campagne "Halte à l'écocide".  

L'accent mis par le pape François sur la nature et sa critique de l'exploitation de la culture rejoignent les préoccupations de son homonyme du XIIIe siècle, saint François d'Assise. Cette critique a été reprise dans le bulletin qu'il a publié hier à l'occasion de la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création.  

Le pape François a déclaré : "Aujourd'hui, nous entendons la voix de la création qui nous exhorte à reprendre la place qui nous revient dans l'ordre naturel créé, à nous rappeler que nous faisons partie de ce réseau de vie interconnecté et que nous n'en sommes pas les maîtres. La désintégration de la biodiversité, la spirale des catastrophes climatiques et l'impact injuste de la pandémie actuelle sur les pauvres et les personnes vulnérables sont autant de signaux d'alarme face à notre avidité et à notre consommation effrénées.

Cette semaine, Mme Cabanes demandera au pape François de réitérer son appel au crime d'écocide, tant auprès des dirigeants mondiaux que de la communauté catholique du monde entier, qui compte plus de 1,2 milliard de personnes.

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Jojo MehtaJojo Mehta, cofondateur de la campagne internationale campagne internationale Stop Ecocidea déclaré : "C'est une occasion fantastique pour nous de pouvoir nous adresser directement au pape François. L'appel à l'adoption d'une loi sur l'écocide est un moyen concret pour le pape d'exercer son influence spirituelle sur la crise existentielle à laquelle est confrontée l'ensemble de la communauté de la Terre.

"L'Église catholique a connu dans son histoire beaucoup de cupidité, de domination, de persécution et de distorsion - dont certaines sont très récentes. Nous sommes néanmoins conscients que le pape François apporte une nouvelle énergie au Vatican et qu'il est aimé et respecté par des millions de personnes, tant parmi les catholiques qu'en dehors d'eux. Il jette des ponts avec d'autres leaders religieux, y compris les gardiens de la sagesse indigène, en promouvant une perspective spirituelle holistique et inclusive. Il occupe bien sûr une position d'influence exceptionnelle au sein de l'immense communauté catholique mondiale ainsi qu'auprès des dirigeants du monde entier. Dans cette optique, il dispose d'un potentiel énorme pour soutenir l'établissement de l'écocide en tant que crime international. Espérons qu'il réalisera ce potentiel - nous nous sentons privilégiés de pouvoir aborder cette question directement lors de son audience avec Valérie.


L'idée de faire de l'écocide un crime international bénéficie d'un soutien croissant : en décembre dernier, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; en juin, le président français Macron a promis de le défendre sur la scène internationale et, en juillet, les partis écologistes belges ont déposé au parlement un projet de loi qui devrait être examiné ce mois-ci. 

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Communiqué de presse Jojo Mehta Communiqué de presse Jojo Mehta

les lundis sans viande soutiennent stop ecocide

Les Lundis sans viande soutiennent Stop Ecocide

La campagne de sensibilisation aux effets néfastes de l'agriculture animale et de la pêche industrielle, Meat Free Mondays, a apporté son soutien à Stop Ecocide. La criminalisation de l'écocide pourrait, selon eux, "changer la donne pour l'industrie de la viande et du bétail".  

L'agriculture industrielle et la surpêche détruisent les écosystèmes et déstabilisent le climat. Lorsque les pratiques agricoles sont systématiquement irrespectueuses de la terre, des animaux et de l'équilibre des systèmes vivants, il y a écocide. 

Parmi les activités nuisibles que le crime d'écocide pourrait viser, on peut citer : l'abattage de la forêt tropicale pour créer des pâturages destinés à l'élevage industriel ou à la culture d'aliments pour animaux ; la pollution des rivières et des cours d'eau par les eaux de ruissellement provenant des fermes industrielles ; la pulvérisation de pesticides nocifs sur les cultures ; la surpêche et le chalutage des fonds marins, et bien d'autres choses encore.  

La majeure partie de la déforestation de l'Amazonie est destinée à la production de viande bovine à grande échelle, tandis que les sols et les populations d'insectes sont ravagés par les pesticides utilisés pour la production d'aliments pour animaux", explique Jojo Mehta, cofondateur de la campagne "Stop Ecocide". "Si nous voulons rendre un monde vivable à nos enfants, nous ne pouvons pas laisser cette situation perdurer. Il existe déjà des méthodes plus saines pour cultiver et nourrir le monde. Nous devons changer non seulement nos habitudes alimentaires et d'achat, mais aussi les règles de base de ce qui est moralement et légalement acceptable. Et cela passe par le droit pénal". 

M. Mehta ajoute que "faire de l'écocide un crime est parfaitement possible et aurait dû être fait depuis longtemps", et qu'une fois que les personnes en position d'autorité seront informées que la destruction de la nature a des conséquences juridiques pour elles personnellement, "les pratiques des entreprises devront changer, et la nature et le climat pourront commencer à se rétablir".

Avec des lois appropriées, non seulement les PDG des entreprises agroalimentaires et les ministres qui délivrent les permis devraient rendre des comptes, mais les activités agricoles destructrices ne seraient plus légitimement financées, ce qui provoquerait une transition vers des pratiques sûres, régénératrices et biologiques.

Tout comme les lundis sans viande, il existe de nombreuses options pour maintenir notre système alimentaire dans les limites de l'environnement, y compris des changements de régime alimentaire vers des repas plus sains à base de plantes (comme le souligne une étude majeure, publiée dans la revue Nature).

Stop Ecocide se réjouit que Paul McCartney - cofondateur des Meat Free Mondays avec ses filles Mary et Stella - soit devenu un "protecteur de la Terre" aux côtés des acteurs Benedict Cumberbatch et Cara Delevingne et d'éminents écologistes comme George Monbiot et Jonathon Porritt. Les protecteurs de la Terre déclarent leur soutien à l'établissement de l'écocide en tant que crime et font un don unique, mensuel ou annuel pour financer le travail juridique et diplomatique nécessaire à la réalisation de cet objectif.

Le soutien des Meat Free Mondays coïncide avec le lancement de deux pétitions appelant le gouvernement britannique à : déclarer son soutien à l'idée de faire de l'écocide un crime international; et faire de l'écocide un délit pénal au Royaume-Uni. Stop Ecocide encourage ses nouveaux sympathisants des Meat Free Mondays - et tout le monde - à signer les deux pétitions pour que l'écocide soit débattu au parlement et à rejoindre la campagne Stop Ecocide en tant que protecteurs de la Terre.

L'idée de faire de l'écocide un crime international bénéficie d'un soutien croissant : en décembre, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont appelé à un examen sérieux du crime d'écocide lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; en mars, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de proposer ce crime; en juin, le président français Macron a promis de le défendre sur la scène internationale en juin ; peu après, les partis écolo-groen belges ont saisi l'occasion pour proposer d'établir le crime en Belgique et au niveau international en juillet. 

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la fondation greta thunberg fait un don à la fondation stop ecocide

Greta Thunberg reçoit le premier Prix Gulbenkian pour l'humanité et fait un don de 100 000 euros à la Fondation Stop Ecocide

Greta Thunberg reçoit le premier Prix Gulbenkian pour l'humanité et fait un don de 100 000 euros à la Fondation Stop Ecocide

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La Fondation Calouste Gulbenkian a décerné aujourd'hui à Lisbonne le premier d'un prix annuel, d'une valeur d'un million d'euros, "récompensant des personnes et/ou des organisations du monde entier qui se sont distinguées dans la lutte contre la crise climatique" . dans la lutte contre la crise climatique". La Fondation Greta Thunberg reversera l'argent du prix à des œuvres caritatives, en commençant par 100 000 euros à la Stop Ecocide Foundation et à la campagne SOS Amazonia de Fridays for Future Brazil. 

Sur 136 candidats, 10 ont été présélectionnés par un grand jury indépendant d'experts internationaux présidé par Jorge Sampaio, ancien président du Portugal. Il a déclaré que le prix de cette année était le fruit d'un consensus et a célébré "la façon dont Greta Thunberg a réussi à mobiliser les jeunes générations pour la cause du changement climatique et sa lutte tenace pour modifier un statu quo qui persiste".

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Mme Thunberg a déclaré que sa fondation ferait "le plus rapidement possible don de tout l'argent du prix ... pour soutenir des organisations et des projets qui luttent pour un monde durable, qui défendent la nature et qui soutiennent les personnes déjà confrontées aux pires impacts de la crise climatique et écologique - en particulier celles qui vivent dans les pays du Sud".

"Les deux premiers dons de 100 000 euros iront à la campagne de SOS Amazonie menée par Fridays For Future Brazil pour lutter contre le Covid-19 en Amazonie, et à la Fondation Stop Ecocide pour soutenir son travail visant à faire de l'écocide un crime international".

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Jojo Mehta, cofondateur de la campagne internationale Stop Ecocide et président de la fondation Stop Ecocide, a répondu :

"Il s'agit d'un don généreux et très opportun. Le financement soutiendra le travail juridique de Stop Ecocide pour établir un crime international d'écocide. Merci d'avoir reconnu l'importance de ce travail et son potentiel pour diriger notre navire collectif vers la sécurité et une reprise saine pour les personnes et la planète.

L'idée de faire de l'écocide un crime international bénéficie d'un soutien croissant : en novembre dernier, le pape François a appelé à faire de l'écocide une "cinquième catégorie de crimes contre la paix" ; en décembre, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; et le mois dernier, le président français Macron a promis de s'en faire le champion sur la scène internationale.

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le parti vert belge dépose un projet de loi visant à criminaliser l'écocide

Les Verts belges déposent une proposition de loi visant à criminaliser l'écocide et soutiennent l'amendement au statut de Rome de la Cour pénale internationale relatif à l'écocide

Les Verts belges déposent une proposition de loi visant à criminaliser l'écocide et soutiennent l'amendement au statut de Rome de la Cour pénale internationale relatif à l'écocide

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Suite à la déclaration du président français Emmanuel Macron le mois dernier en faveur d'un crime d'écocide, les partis écolo-groen belges ont rapidement saisi le moment pour proposer d'établir ce crime en Belgique et au niveau international. 

En consultation avec Valérie Cabanes, experte juridique française, militante chevronnée (et associée de Stop Ecocide), les Verts ont déposé cette semaine un projet de loi à la Chambre des représentants du Parlement fédéral :

  1. Examiner l'introduction d'un crime d'écocide dans le code pénal belge, en collaboration avec les Régions ;

  2. Soutenir l'initiative du Vanuatu et des Maldives visant à modifier le statut de Rome de la Cour pénale internationale afin d'y inclure le crime d'écocide ;

  3. Proposer, au nom du Royaume de Belgique, des amendements au Statut de Rome de la Cour pénale internationale en vue d'y inclure le crime d'écocide.

Samuel Cogolati, le député à l'origine de la proposition, s'est engagé à prévenir la destruction massive de la Terre. Il explique : 

"Aujourd'hui, la loi interdit le vol et le trafic de drogue, mais reste muette sur les crimes les plus graves commis contre la planète ! Or, nous sommes tous victimes du dérèglement climatique, de la pollution et de l'effondrement de la biodiversité. Nous devons protéger la nature et les générations futures par des moyens beaucoup plus forts et plus applicables. Nous devons reconnaître la valeur intrinsèque des écosystèmes dans notre code pénal. Car sans eau, sans forêts, sans air pur, nous ne pouvons pas survivre sur Terre. La planète est notre maison commune. Il est temps que le droit pénal vienne d'urgence à la rescousse". 

La proposition de M. Cogolati sera discutée et votée après les vacances d'été. Comme les Ecolo-Groens constituent le deuxième plus grand groupe de partis en Belgique, elle sera certainement prise au sérieux.

Mme Cabanes, pour sa part, se réjouit de voir que tant d'années de campagne dévouée en France et au-delà commencent à porter leurs fruits :

"La grande chose qui émerge en ce moment, c'est la voix des Etats à forte influence diplomatique (France, Belgique), pour que de vraies négociations s'ouvrent et qu'un amendement au Statut de Rome pour reconnaître l'écocide soit mis à l'ordre du jour, sans doute en 2021. De plus, la Belgique fait partie des pays qui ont déjà une compétence internationale, donc une loi nationale peut avoir un impact international, et c'est extrêmement intéressant".

Bruxelles est manifestement l'endroit où il faut être cette semaine pour discuter du crime d'écocide. Hier encore, deux jeunes activistes belges de "Fridays For Future", Anuna de Wever et Adélaïde Charlier, se sont jointes à Greta Thunberg (Suède) et Luisa Neubauer (Allemagne) pour lancer une lettre ouverte adressée aux dirigeants de l'UE qui se réunissent aujourd'hui à Bruxelles pour discuter de la relance de la Covid-19. Cette lettre, qui a déjà recueilli plusieurs milliers de signatures, exhorte les dirigeants à traiter la crise climatique comme une crise, en leur demandant notamment de soutenir le crime international d'écocide.

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Jojo Mehta, cofondateur de la campagne internationale "Stop Ecocide", a déclaré : "Je ne peux pas mepermettre d'aller plus loin :

"C'est une semaine incroyablement passionnante. La société civile et les hommes politiques prennent conscience de la nécessité d'un moyen simple et applicable de protéger notre précieux système de survie - le monde naturel vivant. Faire de l'écocide un crime est un moyen simple d'empêcher d'autres dévastations. Nous nous réjouissons déjà de l'énorme vague de soutien à la lettre de Greta hier et nous attendons maintenant avec impatience le résultat des discussions en Belgique après l'été".

L'idée de faire de l'écocide un crime international bénéficie d'un soutien croissant : en novembre dernier, le pape François a demandé que l'écocide soit considéré comme une "cinquième catégorie de crimes contre la paix" ; en décembre, les petits États insulaires du Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement examiné lors de l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement ouvrier suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposer; et le mois dernier, le président français Macron a promis de défendre cette idée sur la scène internationale.

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Les dirigeants de l'UE sont appelés à faire face à l'urgence climatique et à soutenir l'idée de faire de l'écocide un crime international.

Greta, Luisa, Anuna, Adélaïde : citoyens, scientifiques et influenceurs se joignent aux jeunes militants qui appellent les dirigeants européens à #FaceTheClimateEmergency et à soutenir l'idée de faire de l'écocide un crime international.

 
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Greta, Luisa, Anuna, Adélaïde : citoyens, scientifiques et influenceurs se joignent aux jeunes militants qui appellent les dirigeants européens à #FaceTheClimateEmergency et à soutenir l'idée de faire de l'écocide un crime international.

 
Greta Thunberg

Greta Thunberg

Luisa Neubauer

Luisa Neubauer

Anuna de Wever

Anuna de Wever

Adélaïde Charlier

Adélaïde Charlier

Une lettre ouverte de quatre jeunes activistes climatiques bien connus - Greta Thunberg (Suède), Luisa Neubauer (Allemagne), Anuna de Wever et Adélaïde Charlier (toutes deux de Belgique) - a appelé les États membres de l'UE à "plaider pour que l'écocide devienne un crime international devant la Cour pénale internationale". Des milliers de citoyens, de scientifiques et d'influenceurs ont déjà apposé leur nom à la lettre et d'autres la rejoignent en permanence. (Voir le communiqué de presse de la lettre ouverte de l'UE ICI)

Leur liste de revendications marque une évolution pour Thunberg et ses collègues jeunes activistes vers la proposition de solutions clés à la crise climatique et écologique - qui, selon eux, n'est toujours pas traitée comme l'urgence qu'elle est. "Nous voulons que les dirigeants s'attaquent aux causes profondes", déclare Thunberg.

L'écocide est considéré comme un crime international au même titre que le désinvestissement et l'arrêt des subventions aux combustibles fossiles. La lettre ouverte accompagnant les revendications indique que "Nous devons mettre fin au saccage, à l'exploitation et à la destruction de nos systèmes vitaux et nous diriger vers une économie entièrement décarbonée, axée sur le bien-être de tous les êtres humains et du monde naturel.

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Jojo Mehta est cofondateur de la campagne mondiale Stop Ecocide qui collabore avec des pénalistes internationaux, des chercheurs, des ONG et des petits États-nations en vue de faire de l'écocide un crime devant la Cour pénale internationale. Elle est tout à fait d'accord :

"Les dommages massifs et la destruction des écosystèmes - l'écocide - ont conduit directement à l'urgence climatique et écologique à laquelle nous sommes confrontés aujourd'hui. Comme Greta l'a déjà souligné, nous avons déjà les solutions. Mais tant que nous n'aurons pas fermé la porte à la destruction, tant que nous n'aurons pas tracé cette ligne dans le sable, la finance et la politique continueront à soutenir les anciennes méthodes. Nous ne pouvons pas nous permettre - nos enfants, notre planète ne peuvent pas se permettre - que cela continue. Il est temps de changer les règles". 

M. Mehta voit dans l'établissement de ce délit un moyen simple et efficace de préserver les systèmes de survie de l'humanité et de la planète.

"Le droit pénal est la façon dont nous traçons la ligne morale entre ce qui est acceptable et ce qui ne l'est pas. C'est aussi un droit protecteur : votre vie est protégée parce que le meurtre (l'homicide) est un crime. Il devient de plus en plus évident qu'il manque une loi pour protéger les écosystèmes de la même manière. Cette lacune dans la protection juridique nous a conduits dans une situation très dangereuse. Faire de l'écocide un crime international est la simple correction de trajectoire qui peut nous conduire à la sécurité et à une reprise vraiment saine, pour les personnes et pour les écosystèmes vivants dont nous dépendons entièrement.

L'idée de faire de l'écocide un crime international bénéficie d'un soutien croissant : en novembre dernier, le pape François a demandé que l'écocide comme une "cinquième catégorie de crimes contre la paix" ; en décembre, les petits États insulaires de Vanuatu et des Maldives ont demandé que le crime d'écocide soit sérieusement pris en considération à l'assemblée de la Cour pénale internationale ; au début de l'année, le mouvement des travailleurs suédois a exhorté la Suède à prendre l'initiative de le proposeret le mois dernier, le président français Macron a promis de a promis de le défendre sur la scène internationale.


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Le président Macron "partage l'ambition" de créer un crime international d'écocide

Le président Macron "partage l'ambition" de créer un crime international d'écocide

La réponse du chef de l'État français à l'assemblée des citoyens ouvre la voie à une protection juridique de la Terre

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Le président français Emmanuel Macron a rencontré ce matin, dans les jardins du palais de l'Élysée à Paris, les 150 membres tirés au sort de l'assemblée des citoyens pour le climat, la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC), afin de donner sa réponse aux propositions de l'assemblée pour lutter contre le changement climatique.

Au premier rang de celles-ci figure la proposition, soutenue par 99,3 % de l'assemblée, de créer un nouveau délit d'ECOCIDE en France. M. Macron n'a pas accepté le texte exact proposé, mais il en a clairement approuvé le principe. Il a assuré les citoyens de son soutien :

"Nous allons étudier, avec vous et des juristes, comment ce principe peut être intégré dans le droit français".

En outre, il a spécifiquement promis de défendre, au nom de la France, l'inscription du crime d'écocide dans le droit international.

"Quant à l'écocide, je crois que j'ai été le premier dirigeant à utiliser ce terme lorsque l'Amazonie brûlait", a déclaré le chef d'État. "Je partage donc l'ambition que vous défendez... la mère de toutes les batailles est internationale : faire en sorte que ce terme soit inscrit dans le droit international pour que les dirigeants... rendent des comptes devant la Cour pénale internationale."

Jojo Mehta, cofondateur de la campagne Stop Ecocide, qui milite précisément en ce sens, a déclaré : "Nous avons besoin de plus d'informations :

"C'est extrêmement important. Macron est le premier dirigeant d'un pays industriel riche - l'un des pays du G7 - à soutenir un crime international d'écocide. Tenons-le pour responsable et attendons des autres pays qu'ils suivent son exemple. Cette conversation n'est pas près de s'éteindre". 

Elle poursuit : " Enfaisant de l'ECOCIDE un délit, nous changerons les règles du jeu, nous fermerons la porte aux pratiques destructrices qui nous ont conduits à l'urgence climatique et écologique... et nous ouvrirons la voie à des modes de fonctionnement plus sains et plus sûrs. C'est le pont vers un monde où la nature et l'humanité sont protégées et peuvent commencer à se rétablir - ensemble".

Valérie Cabanes, voix reconnue du droit des écocides en France, juriste et proche de la campagne Stop Ecocide, est déterminée :

"Nous prenons au mot Emmanuel Macron concernant sa volonté de se battre pour la reconnaissance du crime d'écocide à la Cour pénale internationale au nom de la France. Il dit partager notre "émotion face à ceux qui détruisent des écosystèmes entiers en "toute connaissance de cause et en toute impunité"". Monsieur le Président, nous attendons de vous que vous restiez fidèle à vos engagements ! En attendant : Merci !"

 

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Les Maldives appellent à la création d'un cinquième crime international d'écocide

Les Maldives appellent à la création d'un cinquième crime international d'écocide

"Vous trouverez ci-dessous un communiqué de presse du gouvernement des Maldives, que nous transmettons en son nom".

La République des Maldives, dans sa déclaration officielle à l'Assemblée des États parties à La Haye, a affirmé son soutien à un cinquième crime international, l'écocide. La déclaration publiée par la nation insulaire, qui est un État partie au Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2011, se lit comme suit : "Nous pensons que le moment est venu d'envisager un amendement au Statut de Rome qui criminaliserait les actes assimilables à un écocide".

La déclaration a été publiée par M. Ahmed Saleem, membre du Parlement et président de la commission parlementaire permanente sur le changement climatique et l'environnement. Il y souligne la situation de vie ou de mort dans laquelle se trouve son peuple et critique l'absence d'action internationale en matière de changement climatique. "Une décennie s'est écoulée depuis que nous avons rappelé au Conseil de sécurité qu'une élévation moyenne du niveau de la mer de deux mètres suffirait à submerger virtuellement l'ensemble des Maldives. Pourtant, nous ne constatons aucun effort sérieux de la part des grands pays émetteurs pour sauver l'humanité de la catastrophe imminente du changement climatique. Nous ne voyons que peu ou pas d'action concrète au niveau multilatéral pour apporter les changements transformateurs nécessaires pour prévenir les répercussions du changement climatique. Nous sommes gravement préoccupés par le fait que cette inaction conduira finalement à la mort de nations telles que la nôtre".

Les Maldives, une nation insulaire de faible altitude composée d'environ 1 200 îles au milieu de l'océan Indien, sont depuis longtemps un ardent défenseur des questions liées au changement climatique. Ses graves préoccupations concernant l'impact du changement climatique ont été portées à l'attention du monde entier il y a dix ans, en 2009, lorsque le président de l'époque, Mohamed Nasheed, et ses ministres ont tenu la première réunion de cabinet sous l'eau au monde. Il s'agissait d'un appel à l'aide symbolique face à l'élévation du niveau de la mer, qui constitue une menace existentielle pour cette nation archipélagique tropicale.

Les Maldives ont réitéré la nécessité urgente d'agir rapidement sur la question du changement climatique dans de nombreux forums internationaux. Le gouvernement des Maldives reste déterminé à s'attaquer aux problèmes liés au changement climatique et à porter la question sur le devant de la scène internationale. Lors de l'appel à l'action des dirigeants bleus sur les océans et le climat, qui s'est tenu à New York en septembre, le président Ibrahim Mohamed Solih a vivement encouragé les dirigeants mondiaux à soutenir la conclusion d'un nouvel accord international solide en 2020, pour la conservation et la gestion de la haute mer afin de prévenir les effets néfastes sur l'environnement.

Soulignant l'impact du changement climatique, ses effets à long terme et la menace qu'il fait peser sur l'humanité, le ministre des affaires étrangères du pays, Abdulla Shahid, a rappelé au monde, dans une déclaration à Climate Diplomacy, que les petits États insulaires sont peut-être les premiers à ressentir les effets du changement climatique, mais que si nous ne parvenons pas à nous unir dans cette lutte, ses effets atteindront des pays plus grands et plus développés.

Déçu par la rapidité avec laquelle les communautés internationales s'attaquent à l'action climatique, Ahmed Saleem a déclaré lors de l'Assemblée de cette semaine : "Mon pays, ainsi que d'autres États vulnérables sur le plan environnemental, attend depuis longtemps que des mesures concrètes soient prises au niveau international pour faire face à l'urgence climatique imminente à laquelle notre peuple est confronté. Il a ajouté qu'"il est temps que la justice pour les victimes du changement climatique soit reconnue comme faisant partie intégrante du système de justice pénale internationale".

Le texte intégral de la déclaration des Maldives est disponible sur le site Internet de la CPI.

IMAGE M. Ahmed Saleem, membre du Parlement et président de la commission parlementaire permanente sur le changement climatique et l'environnement.

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Vanuatu demande à la Cour pénale internationale d'envisager sérieusement de reconnaître le crime d'écocide

Vanuatu demande à la Cour pénale internationale d'envisager sérieusement de reconnaître le crime d'écocide

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Le 3 décembre 2019 à La Haye, lors de l'Assemblée annuelle des États parties de la Cour pénale internationale (CPI), l'État insulaire du Pacifique de Vanuatu a fait une déclaration audacieuse : l'Assemblée devrait envisager sérieusement d'élargir le mandat de la Cour pour y inclure un crime d'écocide.

L'ambassadeur John Licht de Vanuatu, s'exprimant au nom de son gouvernement lors de la session plénière de l'Assemblée, a déclaré : "Un amendement au Statut de Rome pourrait criminaliser les actes qui constituent un écocide. Nous pensons que cette idée radicale mérite d'être discutée sérieusement".

Ceci dans le contexte de l'engagement déclaré du Vanuatu en faveur de la justice universelle pour les crimes les plus graves, et aussi de l'observation que l'élévation du niveau de la mer et d'autres impacts du changement climatique continuent de compromettre la capacité du Vanuatu à réaliser le développement durable dans le cadre du programme 2030 des ODD.  

Dans sa déclaration officielle, Vanuatu a suggéré que l'Assemblée des États parties est particulièrement bien placée pour envisager d'éviter la catastrophe climatique et d'assurer la réparation des victimes par le biais du système judiciaire international.

La déclaration se poursuit : "La science indique que le réchauffement climatique est réel et qu'il ne fera que s'aggraver et devenir catastrophique si nous ne réalisons pas les transformations rapides et profondes nécessaires pour maintenir la température en dessous de 1,5 degré. C'est pourquoi la résolution de renforcer l'État de droit international afin de protéger notre patrimoine commun et notre environnement pourrait être notre héritage commun".

C'est la première fois depuis 1972 qu'un représentant d'un État demande officiellement que l'écocide soit reconnu lors d'un forum international réunissant de tels représentants. La dernière personne à l'avoir fait est le premier ministre suédois Olof Palme, en 1972, lors de la conférence des Nations unies sur l'environnement de Stockholm, où il a décrit l'air et les océans comme un environnement partagé envers lequel nous avons tous un devoir de diligence, déclarant que "l'écocide... exige une attention internationale urgente".

L'ambassadeur Licht a fait remarquer après avoir prononcé son discours que "nous devons construire un pont solide entre la science et les voies juridiques afin d'explorer la meilleure façon pour les États parties de reconnaître l'écocide : "Nous devons jeter un pont solide entre la science et les voies juridiques afin d'explorer la meilleure façon dont les États parties, par l'intermédiaire de leurs institutions internationales compétentes, pourraient entamer des discussions sur la recherche d'un recours juridique à la destruction en cours de l'environnement naturel et du système climatique de la Terre - ce que nous appelons l'écocide.

"Le Vanuatu n'est pas seul face à la crise climatique", a-t-il poursuivi. "Les sociétés du monde entier sont confrontées à des défis similaires qui continuent de coûter des vies et de détruire la richesse économique des régions touchées à une échelle sans précédent. Vanuatu estime que l'Assemblée de la CPI doit rester pertinente face aux plus grandes menaces pour les droits de l'homme dans l'histoire de l'humanité - elle doit envisager sérieusement des amendements visant à faire de l'écocide le cinquième crime du Statut de Rome".  

La déclaration officielle à l'Assemblée plénière est intervenue peu après une manifestation parallèle organisée par la République de Vanuatu sur le thème "Enquêter et poursuivre les écocides : le rôle actuel et futur de la CPI". L'événement était présidé par l'ambassadeur Licht et comprenait des intervenants du Pacifique venant de Tuvalu et de Kiribati, nouvel État membre de la CPI, dont l'adhésion au Statut de Rome de la CPI a eu lieu le mois dernier à la suite d'une table ronde importante organisée dans la capitale de Vanuatu, Port Vila, au début de l'année. Des avocats français et chiliens, Richard Rogers, avocat spécialisé en droit pénal international, et Jojo Mehta, cofondateur de Stop Ecocide, ont également pris la parole. 

Jojo Mehta a déclaré : "La table ronde était pleine et l'atmosphère chargée. Il s'agit d'une idée qui n'a pas seulement fait son chemin, mais qui aurait dû être mise en œuvre depuis longtemps. Le Vanuatu a fait preuve d'engagement et de courage en demandant ouvertement que soit envisagé un crime d'écocide, et il est apparu clairement dans les réactions d'aujourd'hui qu'il ne sera pas le seul à le faire. Le climat politique est en train de changer, en reconnaissance du changement climatique. Cette initiative ne fera que croître - tout ce que nous faisons, c'est contribuer à accélérer une inévitabilité juridique bien nécessaire."

Lire la déclaration officielle ici

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Images :
1. Sur le podium : L'ambassadeur John Licht fait la déclaration officielle de Vanuatu.

2. Manifestation parallèle sur l'écocide, de gauche à droite : Ambassadeur John Licht de Vanuatu ; Rodrigo Lledó, avocat chilien ; Jojo Mehta, directeur de Ecological Defence Integrity et co-fondateur de la campagne Stop Ecocide ; Losaline Teo, Crown Counsel de Tuvalu ; Natan Brechtefeld Teewe, ancien ministre de la Justice, Kiribati.


NOTES DE LA RÉDACTION :  

Le Vanuatu est un État insulaire du Pacifique composé d'environ 80 îles et a été désigné comme l'État le plus vulnérable au monde en matière de climat. Cette petite république de 270 000 habitants est un acteur de premier plan dans la région. L'année dernière déjà, elle a déclaré publiquement qu'elle était disposée à emprunter des voies juridiques pour obtenir une justice climatique et une indemnisation pour les dommages causés par le climat.

Ecological Defence Integrity est une association britannique à but non lucratif fondée en 2017 par la militante écologiste Jojo Mehta et la pionnière du droit feu Polly Higgins (1968-2019), pour soutenir l'établissement de l'écocide en tant que crime à la Cour pénale internationale. Pour financer cela par crowdfunding, elles ont lancé la campagne grand public Stop Ecocideoù les supporters se déclarent protecteurs de la Terre et contribuent à un fonds fiduciaire validé au niveau mondial.

 

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Pape François : détruire la terre est un péché et devrait être un crime.

Le pape François : Détruire la Terre est un péché et devrait être un crime.

S'adressant à l'Association internationale de droit pénal au Vatican le 15 novembre 2019, le pape François a proposé que les "péchés contre l'écologie" soient ajoutés aux enseignements de l'Église catholique et est allé plus loin en déclarant que l'"écocide" devrait constituer une cinquième catégorie de crimes contre la paix au niveau international.

Le pape a décrit des actes qui "peuvent être considérés comme un 'écocide' : la contamination massive de l'air, de la terre et des ressources en eau, la destruction à grande échelle de la flore et de la faune, et toute action capable de produire un désastre écologique ou de détruire un écosystème". Et d'ajouter : Par "écocide", il faut entendre la perte, l'endommagement et la destruction des écosystèmes d'un territoire donné, de sorte que la jouissance qu'en ont les habitants a été ou risque d'être gravement affectée. Il s'agit d'une cinquième catégorie de crimes contre la paix, qui devrait être reconnue comme telle par la communauté internationale".

C'est exactement ce pour quoi Stop Ecocide fait campagne. Jojo Mehta, cofondateur de Stop Ecocide, a déclaré : "Nous sommes ravis d'entendre le pape François demander que les atteintes graves à la Terre (écocide) soient considérées comme un crime. Ses commentaires montrent qu'il est conscient de notre travail. Grâce à son influence mondiale, nous espérons que de nombreux autres chefs d'État nous soutiendront."

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Afin d'ajouter l'écocide au document régissant la Cour pénale internationale, connu sous le nom de Statut de Rome, tout chef d'État membre peut proposer un amendement. Avec une majorité des 2/3, l'amendement peut être adopté et appliqué par ceux qui l'ont signé (pour l'appliquer à l'ensemble des 122 États membres, une majorité des 7/8 est nécessaire).

Un grand nombre des pays ayant les plus grandes populations catholiques ont signé le Statut de Rome, notamment : Le Brésil (126 millions), le Mexique (98 millions), l'Italie (50 millions), la France (44 millions), la Colombie (36 millions), la Pologne (33 millions), l'Espagne (32 millions) et la République démocratique du Congo (28 millions) (taille de la population catholique, ref : WorldAtlas). Pour ces États membres - et d'autres qui ne le sont pas, mais dont la population catholique est importante, comme les États-Unis (71 millions) et les Philippines (85 millions) - il est important que le pape ait dit : "Nous pensons introduire dans le catéchisme de l'Église catholique le péché contre l'écologie, le péché écologique, contre la maison commune, parce que c'est un devoir.


Notes aux éditeurs :

Le catéchisme de l'Église catholique est un résumé des enseignements de l'Église catholique utilisé pour l'instruction religieuse.

La définition de l'écocide utilisée par le pape François est celle que Polly Higgins, cofondatrice de Stop Ecocide, a soumise à la Commission juridique des Nations unies en 2010 : "la perte, le dommage ou la destruction d'un ou de plusieurs écosystèmes d'un territoire donné, de telle sorte que la jouissance paisible par les habitants a été ou sera gravement diminuée".

Sources : https://www.agensir.it/quotidiano/2019/11/15/papa-francesco-a-penalisti-sanzionare-ecocidio-per-tutela-giuridica-della-nostra-casa-comune/

http://thecatholicspirit.com/news/nation-and-world/from-the-pope/catechism-will-be-updated-to-include-ecological-sins-pope-says/

Contact: PRESSE & RP
press@stopecocide.earth
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À propos de Stop Ecocide
Stop Ecocide fait campagne pour protéger la Terre en faisant des atteintes graves à la nature un crime. Il s'agit d'une campagne internationale tournée vers le public, gérée par une association britannique à but non lucratif constituée en 2017, dans le but de faire avancer une loi internationale sur l'écocide.

De plus amples informations juridiques et historiques sont disponibles à l'adresse suivante www.ecocidelaw.com

Couverture récente : 

CBC Radio 

NY Times

BBC World Service (entre 8.50-13.08 mins)

Al-Jazeera

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