Le Congrès du Travail du Nigéria appelle à la reconnaissance de l’écocide comme crime international

Résumé

  • Le Congrès du travail du Nigeria (NLC) - la plus grande fédération syndicale d’Afrique, représentant plus de six millions de travailleurs - a publiquement appelé à la reconnaissance de l'écocide comme crime international au titre du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).

  • Cette prise de position claire aligne le NLC sur le mouvement mondial en faveur de la criminalisation des atteintes environnementales les plus graves — un mouvement désormais porté en partie par le leadership africain. En septembre 2024, le Vanuatu, les Samoa et les Fidji ont officiellement soumis une proposition visant à amender le Statut de Rome pour y inclure l’écocide ; la République démocratique du Congo est ensuite devenue le premier pays africain à soutenir cet amendement.

  • Le document de politique du NLC couvre un large éventail de priorités sociales, économiques et de gouvernance, allant de l’application du salaire minimum à la transition énergétique, la souveraineté alimentaire, la réforme de l’éducation et la protection de l’environnement du Nigéria. Son soutien à la loi sur l’écocide place la justice environnementale aux côtés des droits des travailleurs et des protections sociales dans l’agenda syndical national.

  • Cette évolution reflète également une reconnaissance croissante — dans le mouvement syndical comme dans le monde des affaires— que la responsabilité juridique en matière de destruction environnementale est essentielle non seulement pour protéger les travailleurs et les communautés, mais aussi pour bâtir un système économique adapté à l’avenir. 

James Gondidirecteur pour l'Afrique de Stop Ecocide International, a déclaré

« C’est une étape significative et opportune. Les travailleurs nigérians sont en première ligne de la destruction environnementale — des déchets industriels et marées noires à la déforestation et à la pollution de l’eau potable. Reconnaître l’écocide comme crime, ce n’est pas seulement protéger la nature ; c’est aussi protéger les populations qui en dépendent. Pour les syndicats, la loi sur l’écocide offre un véritable levier : elle protège la santé et la sécurité des travailleurs, renforce la responsabilité juridique en cas de négligence des entreprises et soutient une transition juste en encourageant l’investissement dans les industries propres et la sécurité des emplois verts. Nous saluons le leadership du NLC et appelons les autres syndicats à faire de même. »

« Historiquement, le Nigéria a été témoin de destructions environnementales à grande échelle sans réelle responsabilité pour les auteurs, malgré des décennies d’effets néfastes dus aux marées noires et aux torchères de gaz, entraînant d’immenses dommages pour la vie humaine et les écosystèmes. La loi sur l’écocide établirait une nouvelle norme pénale et individuelle de responsabilité pour ces actes. »

Le professeur Gaius Okwezuzudirecteur de End Ecocide Nigeria et professeur de droit à l'université Ajayi Crowther d'Oyo, au Nigeria, a déclaré :

"L'arrêt de l'écocide n'a pas d'alternative. Arrêter l'écocide, c'est promouvoir la survie de l'humanité sur terre. Face à l'ampleur des déversements de pétrole, du brûlage de gaz et d'autres énormités écocides causées par des activités industrielles dangereuses au Nigeria et dans d'autres pays du monde, qui mettent en danger la vie des populations, le besoin d'une réponse juridique efficace se fait cruellement sentir. Malheureusement, les moyens de répondre à ces menaces anthropogéniques mortelles pour la nature et les êtres humains, y compris les travailleurs de l'industrie, et de tenir les auteurs responsables, semblent absents du cadre juridique disponible au Nigéria et au niveau international. La criminalisation de l'écocide est certainement la voie à suivre.

"L'appel du Nigerian Labour Congress en faveur de la reconnaissance de l'écocide en tant que crime international au titre du Statut de Rome est donc tout à fait bienvenu et opportun.


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