Historique de l’engagement de la RDC pour la reconnaissance de l’écocide comme crime international

La République démocratique du Congo (RDC) abrite environ 62 % du couvert forestier du bassin du Congo, qui constitue le deuxième plus grand massif forestier tropical de la planète. Cet écosystème vital joue un rôle essentiel dans la séquestration du carbone à l’échelle mondiale et abrite une biodiversité exceptionnelle, faisant de la RDC un acteur clé dans l’équilibre environnemental mondial. En plus de ce patrimoine naturel remarquable, la RDC dispose de ressources minérales abondantes — telles que le cobalt, le cuivre, le lithium, l’or et le tantale — qui sont essentielles à la transition énergétique mondiale.

Alors que le pays cherche à valoriser ces ressources pour un développement durable, il fait également face à des défis environnementaux complexes, notamment la nécessité de renforcer la réglementation et de veiller à ce que l’exploitation des ressources respecte les écosystèmes et les communautés. Ces réalités soulignent l’importance de cadres juridiques solides et d’une coopération internationale pour protéger la nature tout en promouvant un développement responsable et équitable.  

Dans ce contexte, la RDC s'engage pleinement à défendre la reconnaissance de l'écocide en tant que crime international, afin de garantir la prévention des pires dommages, la justice pour les communautés affectées et la durabilité à long terme de notre planète.

Oct. 2024

En octobre 2024, suite à la proposition d'amender le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI) pour inclure l'écocide comme cinquième crime international - menée parles États insulaires du Vanuatu, de Fidji et de Samoa - la RDC a exprimé son soutien par l'intermédiaire de Mme Eve Bazaiba, ministre de l'Environnement, lors de la COP16 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), le 29 octobre 2024.

Vidéo - Proposition - En savoir plus

Déc. 2024

En décembre 2024, M. Christian Ndongala, Ambassadeur de la RDC auprès du BENELUX, intervient lors d’un événement parallèle officiel organisé dans le cadre de l’Assemblée des États Parties à la CPI.

Intervention - Événement complet

Le professeur Taylor Lubanga, point focal national pour la CPI et envoyé spécial auprès du chef de l'État, a également prononcé un discours le 3 décembre 2024 appelant à la reconnaissance de l'écocide.

Déclaration sur la reconnaissance de l'écocide - Full event

Mars 2025

Le 13 mars 2025, la RDC co-organise avec la République de Vanuatu une réception diplomatique à Bruxelles à l’intention des États membres de l’OEACP, intitulée « Avancer vers la reconnaissance de l’écocide : une initiative diplomatique pour l’OEACP et la COP30 ».

Invitation

Juin 2025

Le 11 juin 2025, en marge de la Conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, la RDC et le Vanuatu co-organisent également une table ronde informelle suivie d’un dîner, réunissant des États côtiers et riverains autour du thème : « Reconnaître l’écocide à la Cour pénale internationale pour protéger l’océan et notre avenir commun ».

Le 17 juin 2025, la RDC a participé aux côtés du Vanuatu et de la Belgique au webinaire officiel organisé pour la soumission de la motion 061 sur la reconnaissance de l'écocide à l'UICN. Le vote aura lieu en octobre à Abu Dhabi.

Discours officiel - Webinar - Motion 061

Juillet 2025

Sous l'impulsion de la République démocratique du Congo (RDC), les ministres africains de l'environnement ont officiellement convenu d'inclure l'écocide dans les priorités environnementales du continent pour l'exercice biennal 2025-2027.

Cette décision, prise lors de la 20e session ordinaire de la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) qui s'est tenue à Nairobi, au Kenya, en juillet 2025, a été confirmée par M. Abu Bakr Al-Harim, ministre libyen de l'environnement et président en exercice de la CMAE. C'est la première fois que l'écocide est explicitement reconnu comme une priorité stratégique continentale par un forum des Nations unies.

Discours de S.E. Eve Bazaiba - Soumission au CMAE - Décision 4 du CMAE

L’initiative législative portée par la RDC vise à compléter les cadres juridiques nationaux existants en matière de protection de l’environnement. Elle s’aligne sur plusieurs instruments régionaux et continentaux, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, la Convention de Bamako, l’Agenda 2063 de l’Union africaine, ainsi que le Protocole de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) relatif à la gestion environnementale pour le développement durable.

Sept 2025

Lors de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, le 23 septembre 2025, le président Félix-Antoine Tshisekedi de la République démocratique du Congo a réaffirmé le soutien de son pays à la reconnaissance de l’écocide comme crime international au titre du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).

Soulignant l’importance mondiale du bassin du Congo — la deuxième plus grande forêt tropicale et le plus grand puits de carbone terrestre au monde — il a dénoncé la déforestation, l’exploitation illégale et la pollution comme de véritables « crimes contre la nature ». La RDC avait déjà soutenu l’initiative sur l’écocide, menée par le Vanuatu, les Fidji et les Samoa, lors de la COP16 en octobre 2024, devenant ainsi le premier pays africain à l’endosser.

Cette position a depuis inspiré un élan africain plus large : en juillet 2025, lors de la Conférence ministérielle africaine sur l’environnement à Nairobi, les ministres, sous l’impulsion de la RDC, ont décidé d’inscrire la reconnaissance de l’écocide parmi les priorités environnementales de l’Afrique pour la période 2025–2027, avec le soutien officiel du Congo et du Burundi.